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LA PLUME NOMADE

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La grande traversée chinoise

  • Photo du rédacteur: La plume nomade
    La plume nomade
  • 7 mars 2020
  • 2 min de lecture

Dernière mise à jour : 19 déc. 2020

Suite à un intermède urbain pékinois je décide de quitter Beijing pour m’aventurer dans le Yunnan, province chinoise située dans l’extrême sud du pays. Fait intéressant non négligeable: seulement 3 200 km sépare les deux! Par principe je refuse de prendre l’avion pendant mon voyage sauf en cas d’extrême nécessité. L’autre option consiste à prendre un train couchette à liaison directe. Mais voilà, étant donné que j’aime me compliquer la tâche et suite à plusieurs changements de plans en cours de route, j’opte pour un trajet bien plus complexe avec bon nombre de transferts.


Cette folle traversée dure près de soixante heures, une sacrée jonglerie entre trains, bus et taxis. Tantôt assis, tantôt debout, je subis la loi de l’offre bien inférieure à la demande puisque je voyage en classe économique chinoise. Tout au long du voyage je suis entouré uniquement de locaux sans croiser un seul petit touriste, ce qui me cantonne à un rôle d’observateur d’une amusante comédie. En effet la vie populaire dans le train est un véritable spectacle. Pas besoin de télévision les chinois sont eux-mêmes source de divertissement! Les hommes fumant comme des pompiers le wagon se transforme rapidement en aquarium Marlboro. Gesticulant, braillant et mangeant du tofu gélatineux ou des griffes d’oiseau sous vide ces étranges habitants de l’orient express ne s’arrêtent qu’à la nuit tombée. Et c’est à ce moment qu’une partie de Tetris démarre : chacun essaye de s’emboîter comme il peut entre les tables, sous les sièges ou dans les allées pour trouver la position optimale pour dormir. Niveau hygiénique, les crachats par centaine (personne ne se mouche en Chine…) se mélangeant aux restants de soupes instantanées et aux innombrables mégots de cigarettes finissent par former une pellicule exécrable sur le sol.

La barrière de la langue est très problématique. Oublier l’anglais le mandarin dicte les lois. Mais à chaque fois je reçois une aide précieuse de la part des chinois. Leur comportement plutôt rude au premier abord se déride assez vite (jeu de mot en prime!) une fois le contact établi. Je peux aussi remercier ma tablette numérique et Google traduction de m’avoir sorti quelques mots en chinois dans les moments critiques sans lesquels je continuais mon parcours au Tibet.


Certains moments sont particulièrement marquants comme essayer de trouver une gare routière en mimant un bus auprès de passants, dormir la tête sur une tablette avec le coude du voisin dans l’œil, être à la limite de la paralysie complète après une trop longue inactivité affalé sur la banquette, ou encore cette discussion sans queue ni tête avec mon voisin dans le bus faite d’un mélange d’anglais, de chinois et de rébus délirants! Et surtout, cette expérience subie dans des toilettes publiques qui depuis ce jour hante mes nuits. Dans ce lieu irrespirable où odeurs épicées se mélangent, les besoins se font côte à côte à aire ouverte dans une cacophonie de pets. Tenir en apnée 120 secondes en milieu humide et crasseux sans dévisager son voisin de chiottes turques devient alors une règle primaire de survie.


Une traversée fatigante mais que je referais exactement de la même façon. Comme quoi les chemins les plus complexes ne sont pas forcément les moins intéressants.




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